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Un cerveau en bonne santé pour un corps en bonne santé

Cerveau et Condition physique

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Cerveau et Condition physique: Qui muscle qui?

La recherche expliquée

Introduction et contexte

A l’époque où nous vivions une vie de chasseurs-cueilleurs, savoir économiser son énergie était crucial et nous offrait de meilleures chances de survie.

De nos jours, dans le confort de notre vie moderne, ce réflexe d’économie énergétique reste présent et nous incite à une oisiveté qui nous pourrait être fatale.

En effet, l’OMS (Organisme Mondial de la Santé) estime que la sédentarité représente le 4ème facteur de risque de décès au niveau mondial. De ce fait, être physiquement actif est déterminant pour jouir d’une longue vie. Au-delà de la quantité, la qualité de vie est également améliorée grâce à l’activité physique, ce qui a été démontré grâce à des années de recherches scientifiques. Ces bienfaits, trop nombreux pour être tous énumérés, incluent notamment une diminution du risque de cancers, de diabète et de dépression.

Plus intéressant encore, un des effets bénéfiques de l’activité physique est celui de l’amélioration des fonctions cognitives. Malheureusement, la nature du lien entre activité et cerveau n’a pas encore été totalement élucidée.

La Question Scientifique

Jusque-là, il était communément admis que c’est l’activité physique qui influence le cerveau et le pousse à se maintenir. Autrement dit, le fait de bouger empêche le déclin cognitif associé au vieillissement.

Mais est-ce que ce ne serait pas l’inverse ?

Serait-il possible qu’un cerveau en bonne santé soit à l’origine d’une activité physique plus fréquente ?

En d’autres termes, pour être en meilleure santé, faudrait-il d’abord muscler son corps ou son cerveau ?

 

Une équipe de chercheurs de l’UNIGE (Université de Genève) s’est penchée sur la question et a publié ses résultats le 23 Mars 2020 dans une revue scientifique.

Le but de leur recherche a été de clarifier la nature de la relation entre les ressources cognitives et l’activité physique, à savoir lequel précédait l’autre.

 

La Méthode

Pour répondre à leurs questions, les chercheurs ont récolté des informations depuis la base de données européenne SHARE (Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe). Puis, sur une période de 12 ans, les capacités cognitives et le niveau d’activité physique de 105’206 participants entre 50 et 90 ans ont été testées.

 

Le niveau de cognition des participants a été mesuré par un test de fluence verbale (donner un maximum de nom d’animaux en 1 minute) et par un test de mémoire (mémoriser 10 mots et les réciter plus tard).

Le niveau d’activité physique, quant à lui, a été donné par les participants qui devaient citer leur niveau d’activité sur une échelle de 1 (« jamais ») à 4 (« plus d’une fois/semaine »).

 

Ensuite, ces résultats ont été analysés par différents modèles statistiques pour savoir si l’activité physique précède les changements de l’état cognitif, ou l’inverse.

 

Pour comprendre la notion des modèles statistiques, il est important de savoir que ces modèles sont créés en utilisant une partie des données, puis sont testés sur l’ensemble des informations disponibles. L’efficacité des modèles testés est ensuite déterminée par un « score » qui indique quel modèle est le mieux adapté pour expliquer et prédire les données.

 

Dans le cas de nos chercheurs genevois, le modèle expliquant au mieux les données des participants était celui qui tenait compte du fait que l’état cognitif précède les changements d’activité physique.

 

Autrement dit, grâce aux données récoltées et analysées, les chercheurs ont pu conclure que ce sont principalement les capacités cognitives qui influencent l’activité physique, et non l’inverse.

 

La Conclusion

Ces dernières années, l’opinion scientifique tendait à penser que pour se maintenir mentalement, l’exercice physique était une condition préalable et nécessaire.

 

Grâce aux travaux des chercheurs de l’UNIGE, il est suggéré que c’est le maintien du cerveau qui précède l’engagement à l’activité physique. Or, nous savons que bouger son corps induit de nombreux bienfaits cérébraux. En conséquence, entraîner nos capacités cognitives nous engagerait plus fréquemment dans des activités physiques, ce qui a son tour influerait notre cerveau de façon bienfaisante. De ce fait, nous entrerions dans un cercle vertueux qui nous confère une meilleure vie, en terme quantitatif et qualitatif.

 

Ainsi, d’après les résultats de l’article, il ne suffirait plus, comme l’a écrit Juvenal 100 ans A.D, que « ce qu’il faut alors implorer, c’est un esprit sain dans un corps sain ». Aujourd’hui, il est suggéré qu’il nous faut d’abord muscler notre cerveau, ce qui nous permettra ensuite de muscler notre corps.

 

Le point de vue Neuracademia

En plus de la pertinence de la thématique au vu du vieillissement de la population, l’article respecte les principes de méthodologie scientifique pour éviter de biaiser les résultats :

 

  • Un nombre élevé de participants pour éviter de tirer des conclusions aléatoires.
  • Une sélection stricte des participants, dont les caractéristiques ne sont pas éloignées à l’extrême (échantillons respectant la courbe de Gauss), pour minimiser les biais.
  • Des méthodes statistiques adaptées à l’expérience (tests assez contraignants pour prouver les résultats, vérification de la puissance des tests…) pour éviter de pousser les résultats dans un sens.
  •  

    Cependant, cette étude perd en qualité et pertinence de par le manque de tests physiques et cognitifs effectués.

     

    En effet, dans le travail des chercheurs genevois, les informations récoltées sur l’activité physique ont été obtenues par une auto-évaluation (questionnaire) des participants et non pas par des mesures physiologiques précises telles que la fréquence cardiaque et respiratoire, la qualité du tissu musculaire (biopsie) par rapport au métabolisme et à l’endurance ou la force, et aucune mesure d’actimétrie n’est relevée. Ainsi, nous ne connaissons pas la forme physique réelle des participants de cette étude.

    De plus, l’aspect cognitif des participants n’a été jugé que par deux tests (fluence verbale et test de mémoire), ceci ne reflétant pas la variété des différentes facettes de la cognition humaine. Il aurait été pertinent de mener des tests sur la reconnaissance d’un objet, la résolution de problèmes, la compréhension (orale et écrite), les fonctions exécutives ou encore sur la motricité en termes de coordination et pourquoi pas des tests émotionnels (gestion du stress, la capacité de résilience).

     

    Encore peu d’études s’intéressent réellement à l’impact du cerveau sur l’aspect physique des personnes, il faut donc interpréter ces premiers résultats avec prudence par rapport à un contexte expérimental relativement « pauvre ». Ainsi, afin de confirmer les résultats de cette étude, il faudrait bien entendu répéter les mêmes tests mais cette-fois ci en laboratoire dans des conditions expérimentales strictes et contrôlées et réalisés des tests complémentaires au niveau physique et cognitif.

     

    Références

  • Cheval, B., Orsholits, D., Sieber, S., Courvoisier, D., Cullati, S., & Boisgontier, M. P. (2020, March 23). Relationship Between Decline in Cognitive Resources and Physical Activity. Health Psychology. Advance online publication. http://dx.doi.org/10.1037/hea0000857
  •  

    Texte: Dr Layane Hanna-El-Daher, Dr Michel Kielar

    Neurolexique #3 – Le Système Nerveux Périphérique

    By Neurolexique, NeurosciencesNo Comments

    C'est quoi le système nerveux périphérique ?

    Comme son nom l’indique, le système nerveux périphérique se compose des nerfs et des ganglions qui se trouvent en périphérie du système nerveux central. Pour découvrir ce qu’il en est du système nerveux périphérique, viens visiter notre page YouTube !

    LES AUTRES VIDEOS

    Qui dit système nerveux périphérique dit cerveau. Mais pas que…

    Évidemment, son nom fait référence au fait que ce système est « périphérique », par opposition au système nerveux « central ».

    Saviez-vous qu’il se compose de nerfs et des ganglions nerveux qui se trouvent sur le trajet de ces nerfs ?

    « Comment ça le trajet des nerfs ? »

    Eh oui, les nerfs sont de très longs cordons complexes. D’ailleurs, comme le message nerveux à transmettre n’est pas toujours le même, il existe des nerfs sensibles, moteurs, ou mixtes.

    « Les quoi, quoi et quoi ?! »

    Et si on vous dit qu’on distingue les système somatique et autonome, lui-même divisé en système sympathique et parasympathique, ça vous parle ?

    « … »

    Aha ! Et saviez-vous qu’on a 43 paires de nerfs au total ?

    Bon, vous êtes perdu là… ? Vous voulez en savoir plus sur le système nerveux périphérique ?

    Mettez votre système parasympathique en route et cliquez sur la vidéo !

    Découvrez un événement unique pour en apprendre plus sur les neurosciences et leur fonctionnement

    Le Grand Quiz du Cerveau arrive pour la Semaine du Cerveau 2020

    By Evénement, semaine du cerveauNo Comments

    Le Grand Quiz du Cerveau

    Vendredi 20 Mars 2020

    Événement gratuit pour tous les âges, du plus petit au très grand.

    Lieu : CHUV – Auditoire Auguste Tissot (CHUV – Bâtiment principal, niveau 8)

    Horaires : 16h00 à 17h30 sans inscription et de 19h00 à 20h30 sur demande !

    Le cerveau est votre obsession ?
    Vous vous demandez ce qui se cache dans cette boîte noire ?
    Venez découvrir les bases des neurosciences, de manière fun et accessible dans un quiz grand public !

    Asseyez-vous et interagissez avec deux docteurs en neurobiologie qui vont vous poser des questions farfelues, sérieuses ou originales… Auxquelles VOUS devrez répondre ! Et oui. Mais pas d’inquiétude, ces deux rigolos sont sympathiques et ils vous expliqueront tout en détail et bien plus encore !

    Vous pouvez vous inscrire mais vous pouvez aussi passer sur un coup de tête (coup de tête, cerveau, tout ça… on s’est compris). C’est un grand amphi, il y a de la place, mais quand on est plus nombreux, c’est plus fun !

    Dresscode : son propre cerveau obligatoire, de préférence dans sa boite crânienne.

    Prix : gratuit

    Durée : 1 heure ! Selon vos questions !

    La différence de couleur entre substance grise et substance blanche

    By NeurastuceNo Comments

    Neurastuce #1

    La différence de couleur entre la substance grise et la substance blanche

    La substance grise

    Composition : essentiellement des corps cellulaires des neurones avec leur arbre dendritique mais elle contient aussi des cellules gliales.

     

    Fonction : recevoir, traiter et envoyer les messages nerveux.

     

    Configuration :

     

  • Encéphale : la substance grise est située en périphérie et adopte une organisation laminaire sous forme d’écorce que l’on appelle : cortex (ex : cortex cérébral et cervelet) mais aussi sous forme d’amas cellulaire agglutiné que l’on nomme : noyau (ex : thalamus).
  •  

  • Moelle spinale : la substance grise est située centralement, entourée par la substance blanche. Plus précisément, on parle aussi de « corne » (antérieure, latérale et postérieure) pour désigner les différentes régions de la substance grise.
  • La substance blanche

    Composition : principalement des axones mais elle contient aussi des cellules gliales. Les axones sont souvent entourés d’une gaine de myéline et ils se regroupent en faisceaux de fibres nerveuses.

     

    Fonction : transporter les messages nerveux.

     

    Configuration :

     

  • Encéphale : la substance blanche se trouve vers l’intérieur de la structure. Lorsque des fibres nerveuses se regroupent en grands paquets de faisceaux distincts, on parle de nerfs (ex : nerf optique) et de commissure (ex : corps calleux).
  •  

  • Moelle spinale : on la retrouve en périphérie autour de la substance grise. Plus précisément, on parle aussi de « cordon » (antérieur, latéral et postérieur) pour désigner la substance blanche organisée en faisceaux de fibres nerveuses.
  • Explication de la différence de couleur

    Lorsque l’on dissèque le névraxe et que l’on coupe une tranche d’encéphale ou de moelle spinale, nous exposons à la lumière la matière grise (les cellules nerveuses et leurs constituants) ainsi que la substance blanche.

    Par ailleurs, les neurones possèdent des prolongements appelés axones dont la plupart sont enveloppés de myéline. La myéline est une membrane composée à 70% de graisse qui isole les axones et permet d’augmenter la vitesse de propagation du message nerveux (comme pour un fil électrique ayant une gaine de caoutchouc).

    Or, les lipides diffusent la lumière ambiante dans toutes les directions ce qui renvoie à nos yeux de la lumière blanche (phénomène de la diffusion de Mie).

    A contrario, les corps cellulaires des neurones ne possèdent pas de myéline, sans parler du fait que le soma renferme beaucoup de constituants absorbant la lumière comme le noyau (contient l’ADN) ainsi que d’autres organites nécessaires à la machinerie cellulaire comme le réticulum endoplasmique, les mitochondries, l’appareil de Golgi…

     

    Naturellement, le système nerveux a un aspect rosé à cause de la présence de vaisseaux sanguins remplis de globules rouges.

    C’est donc surtout après fixation au formaldéhyde lors de la conservation des organes que le système nerveux devient vraiment contrasté après avoir été vidé de son sang, et que la substance blanche prend sa couleur blanchâtre si particulière.

    Texte : Michel Kielar, Ph.D.

    Neurolexique #2 – Le Système Nerveux Central

    By Neurolexique, NeurosciencesNo Comments

    Qui dit système nerveux central dit cerveau. Mais pas que…

    Autrement appelé névraxe, le système nerveux central nous permet de contrôler notre corps en transmettant des informations sensorielles et motrices, mais savez-vous de quoi il se compose ?

    « Ben… Du cerveau, non ? »

    Oui, et plus que ça ! On parle aussi de la moelle spinale, du tronc cérébral et du cervelet.

    « Ah oui, et la colonne vertébrale aussi ! »

    Ça, c’est l’ensemble des os qui sont cruciaux pour protéger la moelle spinale, tout comme la boîte crânienne qui protège le cerveau.

    Et… Si on parle de la pie-mère, arachnoïde et dure-mère. Ça vous dit quelque chose ?

    « Les quoi, quoi, et quoi ?! »

    Et si on vous parle de liquide cérébro-spinal et de substance grise et blanche ?

    « … »

    Bon, vous êtes perdu là…? Vous voulez en savoir plus sur le système nerveux central ?

    Faites travaillez vos méninges et cliquez sur la vidéo !

    Neurolexique #1 – Le Neurone

    By Neurolexique, NeurosciencesNo Comments

    Qui dit neurone dit cerveau. Mais pas que…

    Évidemment, les neurones sont présents dans le système nerveux central, mais saviez-vous qu’on les trouve aussi dans le système nerveux périphérique ?

    Par exemple, certains neurones se prolongent jusqu’aux muscles et c’est grâce à cette connexion qu’on peut bouger nos doigts !

    « Comment ça les neurones se prolongent ? »

    Eh oui, si on parle de neurone, on parle forcément des différentes parties qui le composent ; les dendrites, le soma, l’axone, les synapses…

    « Les quoi, quoi, quoi et quoi ?! »

    Et si on vous dit neurone unipolaire, bipolaire ou multipolaire, ça vous dit quelque chose ?

    « … »

    Aha! Et vous connaissez le lien entre neurotransmetteurs, signal chimique et message nerveux de type électrique ?

    Bon, vous êtes perdu là…? Si vous voulez en savoir plus sur le neurone, il vous suffit de cliquer sur la vidéo !